Gazette de printemps 2022
Notre gazette de printemps n°105 vient d’être envoyée dans la boite aux lettres de nos membres adhérents. Nous vous souhaitons une bonne lecture et n’hésitez pas à à nous contacter si vous avez des remarques ou suggestions.
Rubrique@Net: Girl Power
La bière fait sa révolution et les femmes s’y invitent sans complexe. Déjà impliquées depuis longtemps dans la fabrication de la bière c’est le retour en force. Elles apportent leur contribution au mouvement craft mais aussi dans l’industrie, à tous les postes avec de nouvelles sensibilités, de nouveaux engagements de nouvelles idées et ne leur parlez pas de « bière de femme » au risque de vous prendre un coup de botte … rose.
Une réinterprétation de Femmes des années 80 pourrait donner Femmes des années 2020 et on Sy trouverait Julie responsable de la Brasserie du Cateau et mannequin, Hortense femme braceresse et paysanne résiliente, Émilie, la binouz girl, maman, brasseuse et prof, jusqu’à Madame Dusse qui oublie qu’elle n’a aucune chance et qui fonce. Joséphine a fait comme dans une autre chanson, elle a osé, brasseuse chez De Clerck où elle poursuit l’activité de son père et rockeuse, applaudissements s’il vous plait !
Il y a aussi Agathe qui ferme son Baragouin pour faire encore mieux et créer avec ses associés son brewpub, Armelle pionnière et toujours passionnée créatrice de Pietra, Marie créatrice de Maloan, Nathalie innovante avec ses crackers à la drèche, Aurélie (la fille du Steph’ ) brasseuse à domicile. Voyageons et allons voir Aline première femme brasseuse aux Caraïbes. Et les jeunes arrivent, Amoryne, 16 ans, a déjà l’ambition de travailler dans le domaine, épaulée par José (un habitué du FIBA) auteur du livre « La bière une histoire de femmes ».
Nos collègues du sud ont fait évoluer le nom de leur association, ils se sont choisi un nom que l’on qualifie d’inclusif : le Club des Ami.e.s de la Bière. Ils ont décidé ainsi de promouvoir la participation féminine et de lutter contre le discours sexiste dans le milieu brassicole. Certaines voix se font entendre par ci par là d’ailleurs pour dénoncer des bières sexistes et beauf et effectivement en la matière on peut déplorer du « no limit ».
Publicités, nouveaux produits délirants, noms choquants, préjugés bien ancrés ou « blagues à papa » pas très fines, ça nous a fait rire avouons-le, mais le trop étant l’ennemi du bien c’est comme pour l’alcool : c’est avec modération. Heineken, Skol, se payent des campagnes de bonne conscience et désavouent certaines de leurs anciennes publicités aujourd’hui badgées sexistes. Cela dit il ne faut rien lâcher car rien n’est gagné d’avance, si voyez ce que je veux dire…
Des femmes se fédèrent en clubs, en associations et rayonnent jusqu’à l’international. Nous avons connu le club des buveuses de bière en talon aiguille, nous voyons arriver Tery et sa pink boots society. Des sites web très bien faits voient le jour ; l’incontournable club bierissima d’Élisabeth, l’énorme hoppy hours de Carol-Ann, Allegoria de Dorothée, Sonia et son Rigal de la bière. Amélie, expatriée en Écosse, a créé le club Beer Without Beards ainsi que le Women In Beer Festival. En Grande Bretagne le club Dea Latis essaie également de trouver sa voie, entre indépendance et influences. Ajoutons une pincée de revendications féministes, de sororité, comme en parle Anaïs de Reims dans son livre Maltriarca.
Parlons parité alors, la parité se mesure à l’aide de l’index Egapro, le ministère du travail met en ligne le fichier national des index mais vous pouvez aussi utiliser le moteur de recherche pour savoir où en est votre brasserie préférée ( …ou pas, question de taille d’entreprise).
Quelques exemples intéressants : score index égalité 86/100 chez Meteor, 92/100 chez Heineken, 94/100 chez Ninkasi. Chez Kronenbourg on annonce 2/3 de femmes parmi les maitres brasseurs. A priori la Brasserie Lilloise est exemplaire et un accord collectif est en cours sur l’égalité à la Brasserie Goudale. La brasserie Flora 2, inscrit dans ses statuts le renforcement du lien social en tant que grand axe. A noter que l’on trouve aussi des aides financières spécifiques aux femmes.
Celles-ci aiment aussi partager leur passion sur les médias, il faut bien se faire mousser de temps en temps ! Et étant donné qu’elles ont un cœur (on n’en doutait pas) de belles initiatives apparaissent comme Helen qui fait rimer bière et solidaire avec l’opération buvons solidaire de l’association coaching suspendu. Un peu plus loin au Rwanda des femmes gagnent leur autonomie grâce à la fabrication de bières artisanales.
Céline à Lille nous propose d’aller chercher bonheur avec ses cours de beer Yoga et Sabine à Douai a fait le grand écart… professionnel en ouvrant sa Taverne du Grand Hacquebart. Vous voyez, Patrick se demandait « où sont les femmes ? » j’ai envie de dire ; elles sont là ! Julien déclamait « Femmes je vous aime » j’ai envie de dire : il n’y a pas que toi mon Juju, tout le monde les aime quand elles s’impliquent dans la bière de cette façon. Alors je vous dis « A la prochaine et santé à vous les amis…oups…les ami(e)s.
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Pierre ULTRÉ
Assemblée générale du 12 mars à Montigny-en-Gohelle
Compte rendu de l’assemblée générale du samedi 12 mars 2022 à Montigny-en-Gohelle.
Notre président, Vincent Caruso, avant de présenter le rapport moral de l’association, souhaita la bienvenue aux membres présents lors de cette assemblée générale après 3 ans d’absence à la suite de l’épidémie de la Covid. La dernière assemblée générale datait de mars 2019 à Billy Montigny.
Depuis 2019, l’association a changé l’adresse du siège social. Nous remercions monsieur le Maire de sa présence ainsi que la mise à disposition de cette belle et agréable salle.
Un point sur le nombre d’adhérents qui a, certes, baissé à la suite de l’épidémie de la COVID, a été évoqué, ce nombre reste cependant stable. Avant l’épidémie, la moyenne était entre 350 et 400 adhérents (Le pic d’adhérents ayant été atteint en 2003 avec 547 adhérents). Le nombre d’adhérents en 2021 était de 279, la veille de l’assemblée générale, il est de 200 adhérents.
Depuis le confinement en mars 2020, il n’y eut que quelques manifestations brassicoles anecdotiques, ce qui a limité les adhésions lors de ces évènements. L’association a subi aussi de grosses pertes humaines : Patrick Borowicz qui était promu pour prendre le relais de la présidence, Olivier Senechal, notre secrétaire et Pierre André Dubois, notre président honoraire, qui était l’un des fondateurs de l’association, mais aussi la mémoire vivante du passé brassicole de notre région. L’association a réussi à continuer la publication des 4 gazettes annuelles (Sauf en 2020, seulement 3 gazettes).
En 1986, il ne restait que 12 brasseries dans les Pays Bas Français. Aujourd’hui, il y a plus de 200 brasseries dans le Nord Pas de Calais, mais nous comptons hélas peu de brasseurs qui adhèrent à l’association. L’association est composée de bénévoles qui défendent et promeuvent toutes ces brasseries. L’association souhaiterait en retour quelques adhésions de nos brasseurs locaux.
Vincent Caruso regrette que notre région qui a le plus gros passé brassicole de France (2/3 des brasseries avant-guerre étaient dans le Nord Pas de Calais) ne possède toujours pas de « musée » ou « cité » de la bière alors qu’il en existe plusieurs dans d’autres régions (Stenay, Ville sur Illon, Saint Nicolas de Port). Notre région ne sait pas se vendre. Lors du lancement des bières de Noël en 2019 à l’hôtel de région, Xavier Bertrand avait annoncé que des budgets étaient disponibles pour « une cité de la bière ». Ce discours n’est pas « tombé dans l’oreille d’un sourd », et plusieurs villes ont voulu essayer de récupérer ce budget. Plusieurs projets ont donc vu le jour à la suite de cette annonce alors que le projet porté par le maire de Béthune Olivier Gacquerre était déjà bien engagé. Vincent tenait à remercier Gilles Lombart pour le travail qu’il effectue pour ce projet (cf dernière gazette d’hiver) et espère voir un jour un musée ou cité de la bière ouvrir dans notre belle région.
Vincent remercia les membres fidèles, notamment la famille Schmidt (5 adhérents dans la famille) qui est présente à chaque assemblée générale alors qu’ils habitent en région parisienne. Il eut aussi une pensée émue pour Richard Lemon, un fidèle adhérent Gallois qui a perdu son épouse et qui réadhère tous les ans. L’association possède des membres dans plusieurs pays différents (Pays de Galles, Hollande, Italie, Allemagne, Luxembourg) qui restent fidèle à notre association et réadhèrent.
Vincent remercia Louis Peugniez, un ancien malteur mais aussi le 3ème président de l’association pour sa présence à notre assemblée générale. Les confréries amies étaient présentes : La confrérie de l’ordre des bières de Jenlain, la confrérie gastronomique de l’ordre du poireau, la confrérie de l’échalote de Busnes, la confrérie des Ducs d’Havré. La confrérie du houblon d’or est aussi représentée par Mr Chomez. Notre président remercia enfin, les élus de Montigny en Gohelle adhérents qui restent fidèles et réadhèrent à notre association depuis plusieurs années.
Rémi Buret Bonnaillie présenta le rapport financier des années 2019 à 2021 (Disponible sur demande). En 2019, l’association accusa un déficit de 525 €, en 2020, c’était l’inverse avec un bénéfice de 609 €, et enfin en 2021, l’association déclare un déficit de 2502 €.
Afin de limiter les coûts des frais postaux qui sont une part importante des dépenses, depuis décembre 2020, une lettre d’information est envoyée par courriel. L’association a établi un contrat avec La Poste afin de pouvoir envoyer la gazette à moindre coût aux départements limitrophes du Pas de Calais (Nord et Somme) mais ce contrat nous impose de n’envoyer que la gazette. Les cartes de membres sont donc envoyées à ces départements (Nord, Pas de Calais et Somme) isolément. Pour les autres départements, la carte de membre est envoyée avec la gazette. Ce contrat avec La Poste a permis d’économiser 1800 € par an.
Ces 2 rapports ont été soumis au vote des adhérents présents qui les ont approuvés à l’unanimité.
Lors du vote des membres de l’association présents, un conseil d’administration de 12 membres a été élu. Le quorum ayant été atteint avec 103 bulletins dont 70 issus de pouvoirs.
Le conseil d’administration valida le statut et la fonction de ses membres :
-Président : Vincent CARUSO
– 1er vice-président : Jean Jacques GAYRAUD
– 2ème vice-président : Gilles LOMBART
–Secrétaire : David BAUDRIN
-Secrétaire adjoint : Bernard MAISONNEUVE
–Trésorier : Pierre PETIT
–Trésorier adjoint : Christian HAMEAU
-Responsable système d’information : Rémi BURET-BONNAILLIE
-Responsable publication : Philippe DOMMANGET
–Responsable logistique et tégestophilie : Eric RUSEK
-Responsables brassage amateur : Pascal PETIT et Jean François DUCATILLON
Le bureau de l’association est composé des membres suivants : Vincent Caruso (Président), Jean Jacques Gayraud (Grand maître et 1er vice-président), David Baudrin (Secrétaire), Pierre Petit (Trésorier), Philippe Dommanget (Responsable publications) et Rémi Buret-Bonnaillie (Responsable informatique). A ce bureau, vient s’ajouter les membres du conseil d’administration cités ci-dessus et les membres bénévoles (Jean Claude Lietard, Samuel Pollet, Claudette Petit) qui participent régulièrement à nos réunions mensuelles, que nous tenons à remercier.
Jean Jacques Gayraud, notre grand Maître, nous rappela qu’en 2019 la Ghilde avait procédé à 33 intronisations. En 2020, seulement 4 intronisations : 3 lors du salon Richement bière à Richemont et une lors du salon international de l’agriculture (Matthias Fekl président de Brasseur de France)
Ensuite, ce fut le confinement ! La reprise des intronisations date du 4 septembre 2021 lors du Beer Potes Festival à Arras avec 2 intronisations. Les Eswards Cervoisiers étaient présents lors du concours des bières amateur à Sainte Marie Cappel le 25 septembre 2021. Le 14 Novembre 2021, lors du Gambrinus Fest à Béthune, la ghilde eut l’honneur d’introniser le Chef Florent Layden. Elle était aussi présente lors du lancement des bières de Noël à l’Hôtel de région à Lille le lundi 8 Novembre.
Depuis le 28 juin 1986, date du premier chapitre à Lille, la Ghilde a intronisé 1177 Eswards lors de 285 Chapitres.
Jean Jacques remercia l’ensemble des Eswards pour leur participation aux manifestations qui permettent de nous faire connaitre et d’alimenter notre trésorerie. Il souhaita porter à votre connaissance, les noms et fonctions des dignitaires de notre Ghilde.
-Grand Maître : Jean Jacques Gayraud
-Grand Intendant, Accesseur Grand Maître : Eric Rusek
-Grand Costumier : Vincent Caruso
–Grande Dame Accesseur du Grand Costumier : Simone Savoye
-Grand Chambellan, Maître de Cérémonie : Bernard Maisonneuve
-Grand Argentier : Pierre Petit
-Grand Scribe : Philippe Dommanget
–Gardien des Enluminures et Documentaliste : Claudette Petit
-Gonfalonier Porteur du Bossant : Remi Buret Bonnaillie
-Grand Connétable : Jean François Ducatillon
-Echanson Grand Taste Bière : David Baudrin
–Accesseur Es Franc Cambier : Pascal Petit
-Grand Officier de Bouche : Jean Claude Lietard
-Prevost : Christian Hameau
A la suite de ces discours, une dégustation de notre cher breuvage fût offerte aux membres présents, le temps de préparer le chapitre plénier par notre Grand Maître et aux acteurs de cette assemblée générale de se rincer le gosier. Durant ce chapitre, Gilles Lombart a été coopté au sein de la Ghilde en tant que « Grand gardien des traditions ». Les Eswards Cervoisiers ont bien évidemment validé cette cooptation après une délibération unanime. Le Grand Maître, après une petite fatigue du genou, continua les intronisations sur son trône. Il procéda à 6 intronisations : Marcello Della Franca (Maire de Montigny en Gohelle), François Care (Maire adjoint à la culture et aux fêtes et cérémonies de Montigny en Gohelle), Francine Coppens (Confrérie des Ducs d’Havré), Alain Suret (Confrérie de l’ordre du poireaux), Dany Pesé (Confrérie de l’échalote de Busnes) et Bernard Limelette (Confrérie de l’ordre des bières de Jenlain).
Cette assemblée générale et ce chapitre ont été scellés par un verre de l’amitié autour d’une bonne bière des Pays Bas Français. Merci aux brasseries La Choulette, Page 24 et Castelain pour les fûts offerts. La soirée fût l’occasion de se retrouver pour discuter autour d’un repas succulent : Un dos de cabillaud sur un risotto épicé bière blanche, beurre blanc à la fleur de bière, endives confites accompagné d’une bière blanche de la brasserie Castelain; Maroilles rôti, chèvre chaud au miel, mont de cats, fromage surprise ; Un entremet 3 chocolats, crème anglaise spéculoos accompagné d’une impérial stout « La Molette » de la brasserie de Mai. La célèbre tombola toujours bien dotée, a ravi et animait cette belle et heureuse soirée. Merci à « Le Creuset », ainsi qu’aux brasseries : Breweppes, Traditionnel de l’Avesnois, Au Baron, de Thiérache, Mousse Touch’, Cambier, de Mai, Thiriez, Moulin d’Ascq, du Gorguechon, Saint Théodore, et White Star.
L’association vous donne rendez-vous l’année prochaine après une année 2022 riche en évènements brassicoles, pleine de rencontres et de moments de partage. En espérant voir les prémices de la pose de la première pierre de notre cité de la bière régionale.
Rubrique@Net : Le côté obscur
Dans le monde de la bière il n’y a pas que des verres clinquants, des cuivres rutilants et de chouettes étiquettes. Même si les amateurs connaissent certaines faces cachées de la bière comme le nom des brasseurs, les levures utilisées, le lieu de production, l’histoire de la brasserie et autres légendes, derrière tout cela se trouve aussi un côté plus obscur. Des pratiques pas jolies-jolies, des trafics, des combines, des arnaques, des tracas, des maladies, des parasites, des nuisibles, des pollutions et d’autres dangers qui rôdent. Nous ne vivons pas dans un monde de bisou-mousse.
Accords illicites, en Allemagne, aux Pays-Bas, en Belgique, les plus grands groupes se sont fait et se font encore épingler, et bim! La Suisse, elle, a mis un terme à un obscur partage du marché interne, au nom très évocateur : le Cartel, un système d’entente légal entre état et brasseries. Ailleurs, des sociétés françaises sont montrées du doigt dans d’autres parties du globe et dès qu’il y a des interdits des contrebandiers agissent, dès qu’il peut y avoir spéculation des marchés parallèles fleurissent. Mais que fait la police ?
L’alcoolisme, définitivement classé côté obscur de notre boisson favorite, est un fléau à dénoncer et nous le combattons en mettant en avant la qualité de la bière, l’art de la dégustation, les accords mets-bière, le travail des brasseurs etc… Pierre-André DUBOIS l’écrivait déjà dans son premier article paru dans la gazette N°1 en 1986 » Un verre, deux verres, pas trop ! » comme dirait Denis : rendez-vous compte ! « Boire un petit coup c’est agréable » disait la chanson, vous connaissez la suite. Oui pour quelques lapées et non pour de grandes lampées, siroter sa bière en voilà une jolie expression. Quelques rares bizarreries de la nature seront excusées et pour certains hauts placés personne n’ose encore se prononcer…
La Loi Evin est contournée, les grandes marques font appel à des agences spécialisées pour s’en accommoder ou plus discrètement à des influenceuses (très sympathiques au demeurant) sur les réseaux sociaux. Axel Kahn, président de la Ligue contre le cancer, dénonçait les bières trop fortes à l’attention des jeunes et les stratégies utilisées pour installer l’addiction. N’oubliez pas, le dry january vous veut du bien ! Et de nombreuses bières savoureuses et à faible teneur en alcool apparaissent chez les artisans, on vous aide même à les brasser.
La guerre ! Entre nous, un brasseur d’Etreux, nommé Pabert, touché par la guerre et témoin de son époque n’en donne pas vraiment envie. D’autres guerres se déroulent, les guerres de marchés, guerre entre industriels et artisans, guerre des prix. Une petite pensée pour les pauvres brasseurs orphelins qui n’attendent qu’une chose : être adoptés. Comme on dit : « Qui veut la paix prépare la bière ». Et, en ces temps pandémiques, le mot pénurie revient à nos oreilles, pénurie de bière, pénurie de matières premières, de matériel, voire même de bouteilles.
Les accidents du travail, la rémunération du brasseur, la convention collective du métier son rarement mis en avant aussi. Il en est de même pour la légalité du brassage amateur qui à priori était une zone « grise », obscure, il n’y a pas si longtemps encore.
On parle aujourd’hui d’empreinte écologique, de rejet des eaux usées, de bilan carbone, durabilité, OGM, mais à la base se sont de vrais problèmes pour l’industrie brassicole et heureusement les solutions sont là, c’est une filière industrielle entière qui se développe, les brasseries sont sous la lorgnette. Il n’empêche que de très anciens dangers subsistent encore, sulfure d’hydrogène, CO2 incolore inodore et depuis tout temps les ravageurs sans pitié et maladies qui agissent en silence, discrètement, bien cachés et quand on s’en aperçoit il est trop tard. Infections, contaminations, la solution c’est la prévention.
Peu exposés sur la place publique également, les dépôts de bilan, les reventes et autres entrées discrètes au capital, l’espionnage industriel, les brevets sur le breuvage, impôts, taxes, abus d’aides publiques rythment aussi, hélas, la vie trépidante des entreprises. Il y a aussi l’inflation du prix de la pinte, mais ça ils ont du mal à nous le cacher hé hé.
Alors les amis certes ce côté obscur de la bière n’a rien à voir avec des EBC supérieurs à 46, brune, stout, noire, porter, ce sera pour une autre fois. Heureusement, en tant que dégustateurs vous le savez, tout est question d’équilibre et si du côté obscur on trouve des bières aux noms évocateurs de Lucifer, Mort subite, Fin du monde, Corbeau, Démon, Troll et Anges déchus, d’un autre côté on trouvera des Paix Dieu ainsi que tous ses saints, St Sixtus, St Landelin, St Arnould, et même des Fées bien sympathiques. Alors, hop, après tant d’émotions, un petit coup d’Eau Bénite, on sonne l’Angélus, quelques Pater et la Messe est dite. Que la force soit avec vous.
N’hésitez pas à vous abonner à La Gazette des Amis de la Bière pour retrouver la Rubrique@Net dans sa version papier et sa mise en page imagée, ainsi que des articles de qualité rédigés par des passionnés(ées) en la matière.
Pierre ULTRÉ
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