
Bon maintenant qu’il n’y a plus d’alcool dans notre bière, comment faire avec ce sucre (ces sucres) et ce gluten qui semblent encore gêner certains, sans oublier les pesticides et autres OGM qui trainent éventuellement ? Ne nous posons pas la question du réel besoin des consommateurs, le succès du sans alcool est là pour le prouver : ça peut intéresser plus de gens qu’on ne pourrait le penser. Maintenant si ça peut faire avancer la science du brassage, le marketing et le commerce alors Taïaut ! Au pire, le besoin ça se crée, ça n’a rien de sorcier puisque même la binouze à toutou existe (après le ragoutoutou… si vous avez la ref.).
Les sucres et la bière c’est une histoire vieille comme le monde, sauf pour nos « amies laze » α et β qui ont été découvertes courant des années 1800 ainsi que les levures. Entre la transformation de l’amidon en sucres, l’ajout de sucres supplémentaires dans les recettes ou à l’embouteillage, le travail des levures et les additifs éventuels (édulcorants), il y a tellement d’imperfections (matières, efficacité, rendements) qu’on se retrouve avec un tas de sucres différents dans le produit final et encore plus si on arrête la fermentation en cours de travail pour en faire une sans alcool.
Mais pas de solution miracle pour diminuer le taux de sucre final. Si ce n’est de tout faire manger par les levures, très peu ont trouvé la solution et auraient breveté leur système histoire de se protéger…un peu ou de pouvoir respecter les normes européennes concernant l’appellation « sans sucre ».
Montrés du doigt, et à raison, les produits phytosanitaires, pesticides, anti-germinatifs, engrais, nitrates, qui eux une fois pulvérisés sur les champs de céréales ou présents dans l’eau se retrouvent dans les grains et de fil en aiguille dans nos verres. Les artisans brasseurs ont bien saisi l’opportunité de se différencier des industriels avec le BIO, les consommateurs ont suivi, bien vu ! Toutefois, il faut se méfier de certaines idées préconçues …
Accusé suivant levez-vous ! Et voici le gluten et son intolérance qui se répand comme une trainée de farine. Mais pas de bol (de céréales) le gluten provient précisément des céréales à la base de la bière, l’orge, le blé, le seigle…. Il faut donc faire disparaitre ce gluten collant ou trouver des céréales non gluténées. Peu de brasseries des Hauts de France en proposent (un peu à la traine les cheuteumis) à part la Jade, qui d’ailleurs remporte haut la main notre trophée zéro% car première bière bio, première bio sans alcool et depuis 2015 disponible en version sans gluten. A la Brasserie Mont Blanc ils sont également bien placés dans la course au sans gluten, quasiment toute leur gamme est passée au dé-gluténéisé.
Aller, que reste t’il encore à enlever ? :
- Le carbone ? Celui du process (pas les bulles), zéro émission, intéressant.
- Le houblon ? Mais non Hildegarde c’est une blague !
- L’eau ? Sirop ou poudre mes gens ? Un bon petit Tang Citra ça fait rêver.
- La brasserie ? Oui ça existe, brasserie nomade que ça s’appelle.
- Les taxes ? …ok mauvaise blague ☹
- Les étiquettes ? Il n’y en avait pas sur la St Sixtus , mais ça c’était avant.
- Le brasseur ? A remplacer par de l’ I.A. et tout le toutim.
- La couleur ? EBC 0.0 le challenge.
Il y a donc beaucoup de choses à faire pour satisfaire quelques intéressés diabétiques, des soigneux de leur ligne, de leur santé, des intolérants, des allergiques. Tout cela, rappelons le, sans composition précise indiquée sur les étiquettes. Si les bières estampillées « sans alcool » peuvent en contenir jusque 1.2% suivant la législation, qu’en est-t’il donc des « sans gluten » et des « sans sucre » ? Le zéro absolu n’existe pas (rien ce n’est pas rien, demandez à Raymond) et si on pouvait faire parler nos microscopiques levures elles nous en raconteraient de belles au sujet de leurs ADN et de cette petite étoile * qui manque sur l’étiquette BIO …
Tant qu’à enlever quelque chose préférons La Bière des Sans Culottes !
Santé à toutes et à tous.
Pierre ULTRE
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